Acquérir l’espagnol comme un bébé
Imaginez la scène suivante : un parent place son bébé ou son enfant en bas âge sur le canapé, puis d’un ton docte, se met à lui expliquer les verbes irréguliers français. Le lendemain, il ou elle enchaine sur les auxiliaires être et avoir. La semaine suivante, sur la voix passive. Tout cela semble bien ridicule, non ? Que va retenir l’enfant ? Tout le monde est d’accord pour dire que ce n’est pas ainsi qu’un bébé acquiert sa langue maternelle. Les cours de grammaire et de conjugaison arriveront quand l’enfant sera un peu plus âgé, quand il ou elle ira à l’école. Pour alors, il ou elle pourra déjà s’exprimer dans sa langue maternelle dans la majorité des situations.

Eh bien il en va exactement de même avec l’espagnol (et n’importe quelle langue). Son enseignement traditionnel vise à l’apprentissage. On apprend donc par cœur des règles de grammaire, des conjugaisons, du vocabulaire… En définitive, on passe beaucoup de temps en cours d’espagnol à apprendre des choses sur la langue. A l’inverse, lorsqu’on acquiert la langue, ce sont des connaissances dans la langue qu’on acquiert. On acquiert la langue elle-même.
L’acquisition : un processus naturel
L’acquisition d’une langue, c’est ce qui se passe quand on est enfant avec sa propre langue maternelle et c’est un processus naturel qui peut être répliqué pour une langue étrangère. Cette approche a été théorisée dans les années 1980 par le linguiste américain Stephen Krashen et des études démontrent son efficacité depuis de 40 ans. Cette approche de l’acquisition de l’espagnol débouche sur une rétention de la langue à long terme. L’apprentissage et la mémorisation de grammaire, de vocabulaire, de conjugaisons ne nous permet de retenir la langue qu’à court terme.
De la même façon que pour conduire une voiture, nul besoin de savoir exactement comment fonctionnent son moteur et sa mécanique, pour parler une langue on n’a pas besoin de savoir exactement comment elle fonctionne. Si votre langue maternelle est le français par exemple, je vous mets au défi de m’expliquer quand on utilise être ou avoir pour former le passé composé. Quand utilise-t-on le subjonctif ? Pourquoi dans certains cas l’adjectif se place-t-il avant ou après le nom ? Vous ne connaissez sans doute pas la réponse exacte à ces règles et pourtant, votre habilité à communiquer en français n’est pas entravée.

Pour la vaste majorité des apprenants, l’apprentissage de l’espagnol ne fonctionne pas (celles et ceux qui y sont réceptif.ves deviennent souvent enseignant·es en langue, traducteurs ou traductrices, interprètes 👋) Par contre, tout le monde peut acquérir une langue étrangère. En effet, nous avons toutes et tous acquis notre langue maternelle, nous pouvons donc toutes et tous reproduire ce processus pour acquérir une autre langue. Ou plusieurs !
La clef pour acquérir l’espagnol : l’input
Je vous entends d’ici : « Un enfant qui acquiert sa langue est baigné dedans toute la journée. Mais moi, je ne peux pas partir en immersion en Espagne pour progresser ! »
Certes, un enfant est exposé toute la journée à sa propre langue. Mais vous avez une longueur d’avance : votre cerveau est plus développé que celui d’un enfant, ses connexions neuronales sont meilleures. Et surtout vous avez une arme secrète : vous savez lire ! Car les deux piliers de l’acquisition de l’espagnol sont l’exposition par l’écoute et par la lecture. Cette exposition, c’est ce qu’on appelle « input ». Et vous allez devoir recevoir une grande quantité d’input pour que la langue se développe dans votre cerveau.
Cet input doit avoir 3 caractéristiques fondamentales :
- il doit être intéressant : rien ne sert de regarder des matchs de foot en espagnol ou de lire la presse sportive si ce n’est pas votre truc
- il doit être compréhensible : si vous ne comprenez rien à ce que vous écoutez ou lisez, vous n’acquerrez pas l’espagnol
- il doit être abondant : il faut lire et écouter beaucoup d’espagnol pour pouvoir l’acquérir.
Une plante dans le cerveau
Prenez une graine. Si vous la mettez dans une terre de bonne qualité, que vous l’arrosez suffisamment, que vous la mettez au soleil – mais pas trop non plus – elle va commencer à germer, puis à faire des petites feuilles, puis elle va pousser, grandir, elle va commencer à avoir des feuilles de plus en plus grandes… Un jour, espérons-le, elle va fleurir et peut-être même donner des fruits. Eh bien vous êtes exactement comme cette plante.
Votre cerveau est le terreau et l’input représente l’eau et le soleil qui vont permettre à la graine (l’espagnol) de se développer dans votre cerveau). Après quelque temps, cette graine va produire ses feuilles et ses fruits et vous allez pouvoir parler et écrire en espagnol.

Tous mes apprenants viennent à moi avec le souhait de parler espagnol, de communiquer dans cette langue. Cependant, il faut comprendre que s’exprimer en espagnol est le résultat de tout cet input que vous allez engranger petit à petit. Si votre apprentissage de l’espagnol se limite faire des exercices de conjugaisons et de grammaire, à remplir des phrases à trous sans contexte et à écouter des dialogues de manuels, vous n’atteindrez pas votre but. Vous acquerrez certes des connaissances sur la langue, mais pas dans la langue.
Comment acquérir l’espagnol ?
L’approche de l’acquisition de l’espagnol peut paraitre fastidieuse et vous pouvez vous sentir perdu·e, sans savoir où trouver ce fameux « input ». Pas de panique, c’est là que j’interviens ! Je suis là pour vous faciliter la tâche et pour vous fournir une grande quantité d’input riche, compréhensible, intéressant, abondant.

Lors des cours individuels, je vous accompagne petit à petit dans la compréhension de l’espagnol parlé et écrit, par le biais de courts textes, d’histoires, de vidéos, de podcasts, de courts-métrages, adaptés à votre niveau. Nous travaillons également la production orale, ainsi qu’écrite si vous le souhaitez. Dès la première heure, je mets l’interaction entre vous et moi au cœur de l’enseignement pour que vous puissiez communiquer en espagnol le plus rapidement possible. Ainsi, vous retiendrez l’espagnol sur le long terme, beaucoup plus facilement, vous ne vous découragerez pas et surtout, vous y prendrez plaisir !